San Agustin – Jour 3 : à la recherche des statues perdues

Aujourd’hui, c’était journée aventure !

Hier on avait vus une partie des statues isolées avec la balade à cheval, et le grand musée archéologique l’après-midi. Le second jour, la plupart des touristes prennent le tour organisé en Jeep qui permet d’aller voir les 2 autres petits parcs archéologiques, deux statues isolées et deux cascades (parce que c’est toujours cool les cascades).

Nous, on aime bien se casser la tête !

Le tour organisé en Jeep ça faisait un peu trop gringos pour nous, alors on a décidé de se faire notre propre petit tour à nous en improvisant pour le transport. Au petit-dèj, on a discuté avec Oscar, un colombien de passage dans le coin, et il trouvait l’idée sympa alors il est venu avec nous pour cette excursion de vrais aventuriers ! Le but de la journée, c’était d’aller voir les 2 parcs archéologiques et la plus grande cascade.

Notre tour pas organisé à nous !

On a commencé par prendre une camioneta sur quelques km, qui nous a déposés près du pont (puente) à la bifurcation de la route principale vers la petite route vers San José de Isnos, où il y a un petit boui-boui où on s’est arrêté prendre un café en attendant de voir si un quelconque transport passait dans le coin. Un petit van de livraison de glaces s’est également arrêté prendre un café, et il nous a amené juste avant Isnos, et une autre voiture nous a permis d’atteindre le centre ville.

La route jusqu’ici était goudronnée et en état correct, mais ça grimpait pas mal (depuis San Agustin, il faut descendre tout en bas du canyon creusé par le Rio Magdalena, pour remonter de l’autre coté vers Isnos), alors au total on a mis 1h à faire les 25km de San Agustin à Isnos (ce qui reste dans la fourchette des vitesses que l’on a observés jusqu’ici).

A Isnos, on a du prendre un taxi pour aller à Los Idolos, un des parcs archéologiques, car il est un peu perdu (4km de piste un peu abimée, il faut plus de 15min). Notre ami colombien a bien négocié le taxi, histoire qu’on ne paye pas le prix gringos !

Le site de Los Idolos est situé sur deux collines qui ont été aplanies pour servir de funérarium (genre, ils avaient vraiment que ça à faire les mecs. Entre ça et faire des statues en pierres, je sais pas comment ils trouvaient le temps de s’occuper de leur survie). On y trouve donc, comme à San Agustin, des tombes en pierres protégés par des statues, certaines pouvant atteindre 4m de haut (sachant qu’il faut également 2 à 3m sous terre pour que la statue tienne debout !).

Une statue de 4m, ça passe pas inaperçu dans le paysage !
Tu sais que t’es un mec important quand ta tombe fais la taille d’une fosse commune !

Ici comme à San Agustin, on a été assez impressionné par l’entretien de la pelouse, compte-tenu de la vitesse de pousse et de la densité de végétation dans le coin. On se croirait sur un golf !

Le gazon anglais au milieu de la Jungle, il fallait oser !

A la sortie du parc, il y a le magasin à touriste, avec plein de statuettes en plastique de toutes tailles made in china, et aussi un petit coin buvette. Pour reprendre notre souffle (parce que les collines ont beau avoir été aplaties, ça reste des collines), on s’est posés à une table quelques minutes, et ça nous a portés chance parce qu’on était là juste au moment de la livraison de café, et le livreur a accepté de nous ramener en ville.

Après un almuerzos standard (soupe suivis de viande, riz et haricots), on a cherché une camioneta pour aller à la cascade de Bordones, à 14km de la ville. En voyant la camioneta, on s’est dit qu’on allait dans un coin peu desservi : on a voyagé en compagnie de sacs d’engrais et de café, la camioneta servant apparemment également de transport de marchandise (ce qui ne l’empêche pas d’embarquer un nombre assez impressionnant de personnes).

Bus à Isnos. On a pas encore pris ce type de véhicule, mais ça ne saurait tarder !

Assez vite après la sortie de la ville, la route est devenue une piste en très mauvais état : boue, nid de poules, trop étroite pour vraiment se croiser, camion embourbé qui bloque le chemin, …. Bref, on a senti qu’on s’éloignait de la civilisation.

On a profité du voyage pour discuter avec les locaux qui étaient dans la remorque avec nous. La communication n’était pas toujours facile à cause de leur accent, mais ils étaient assez curieux de discuter avec des français. La plupart des touristes occidentaux ne doivent pas trop s’éloigner de leur tour organisé pour discuter avec eux.

Et apparemment, eux non plus ne doivent pas trop s’éloigner de leurs petits villages. Ils étaient très étonnés d’apprendre qu’il y avait des saisons, des vraies, en France, et que les jours ne duraient pas toujours 12h (ont est toujours à une latitude d’environ 1° ici). On nous a même demandé de quelle couleur était le soleil en France (là, on s’est senti un peu comme des Martiens). Au final, c’était vraiment très sympa de discuter avec eux, même si on s’est senti plus a la fin du monde ici qu’à Fin Del Mundo !

Après 1h25 de trajet (oui oui, 1h25 pour 14km, je vous laisse faire le calcul …), on a finit par arriver à la cascade de Bordones, la troisième (ou deuxième, suivant le chauvinisme local) cascade la plus grande d’amérique du Sud, mesurant plus de 400m de haut (sur 3 sauts successifs).

Si on a fait tout ce trajet, c’est bien pour vous ramener une photo !

Au final, elle n’était pas très impressionnante (le trajet était bien plus mémorable !), car on ne l’a vue que du point de vue officiel, assez éloigné. Il y a bien une randonnée pour y aller, mais cela prend 2h et on avait pas compté faire du 10km/h pour venir (zut, j’ai fait le calcul pour vous !). Du coup on a pris une petite bière en attendant la camioneta pour le retour.

La bière du réconfort !

Au retour vers Isnos, on a fais un petit détour par le troisième parc archéologique de Las Pierras, beaucoup plus petit (et souvent pillé avant la création du parc), mais avec également des statues assez originales.

Une fois à Isnos, on a repris une camioneta jusqu’au croisement avec la route principale, puis on a attendu qu’une autre camioneta passe pour nous ramener en ville à la tombée de la nuit.

Au total, nous avons pris 9 véhicules différents, dans lesquels nous avons passés une partie non négligeable de la journée, pour parcourir moins de 90km. Mais on a vus ce que l’on avait prévu de voir, et on a eu beaucoup plus l’occasion de se mélanger à la population locale que si l’on avait pris le tour en Jeep.

P.S : mais bon, quand même, après avoir vu l’état des routes et les temps de transport, on doit admettre que si vous êtes pas d’humeur aventurière, il vaut mieux prendre le tour en Jeep 🙂

BONUS : Quand on dit dormir comme une tombe …