Chiriqui – Jour 3 : cavernes et rivières

Aujourd’hui, on a encore joué à Indiana Jones, mais cette fois, c’est pas nous qui le disons !

Voici d’abord, comme au bon vieux temps de la jungle, une collection d’insectes

Notre auberge organise des jeux, style chasse au trésor, dans leur petit coin de jungle. Il y en a 2, une qui explore bien les environs, et l’autre qui se fait sur les terrains de l’auberge. Nous avons commencé hier matin en partant sur les sentiers. Les indices nous ont mené sur le chemin « normal » pour se balader, les points de vue, les coins baignables de la rivière, l’arbre majestueux au tronc creux, et autres… C’est plutôt sympa d’avoir une petite énigme qui nous attend quand on arrive dans un endroit sympa, même si on y serait allés de toute manière, ça donne un peu de piment à la balade, et ça nous fait suivre une carte rigolote avec des noms de lieux absurdes (qui sont tous des réponses potentielles aux énigmes).

wp_20171024_11_27_43_panorama_rAprès avoir trouvé tous les indices, s’être baignés, avoir sauté dans un bassin profond depuis un gros caillou et fait du toboggan dans les rapides (pour Ben), on a traversé un gué un plus haut que la normale à cause des pluies de la veille, pour accéder à l’indice suivant. Si vous suivez, on s’est mis en maillot pour se baigner, rhabillés, arrivés au gué on s’est re-déshabillés, on a traversé, on s’est rhabillés (au moins pour être chaussés pour la suite de la marche). Après notre chemin et nos indices, on a fait demi-tour, on s’est re-déshabillés pour passer le gué puis rhabillés encore une fois. Et là, il a commencé à pleuvoir fort (avant il bruinait par intermittence). Il nous restait 1h30 environ pour rentrer, et on a assisté à la naissance de nombreuses rivières sous nos pieds, dans les chemins, aux pieds des arbres. On a eu des massages craniens quand les gouttes étaient les plus grosses, et on était bien contents d’avoir nos capes de pluie façon Poudlard super-sexy (voir anciens articles).

L’arrivée à l’auberge vers 16 heures était un soulagement, on a étendu toutes nos affaires, nos chaussures pèsent actuellement le triple de leur poids et ne sont pas près de sécher vu l’humidité ambiante. La pluie a continué toute la soirée (ce qui ne nous a pas empêchés de finir troisièmes au tournoi de babyfoot par un phénomène totalement incompréhensible). Les derniers indices devront être trouvés autour de l’auberge demain matin, si la pluie s’arrête !

Des bisous à tous, que la sagesse de l’arbre majestueux vous guide !

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Chiriqui – Jour 2 : welcome to the jungle

Aujourd’hui, première journée dans la jungle panaméenne, et on a pas fait grand chose 😉

L’auberge est vraiment sympa, avec plusieurs bâtiments en plein milieu de la jungle reliées par des petits chemins et escaliers en pierre. Le seul inconvénient, c’est qu’on est loin de tout magasin. Mais l’auberge tient une petite épicerie et propose également des repas, avec un super grand « jungle bowl » (yaourt, céréales et fruits) pour le petit dèj. Depuis la terrasse du petit dèj, on a pu observer 2 gros singes pas très timides (à moins de 10m de nous !).

On pensait faire une des chasses au trésor dans la jungle proposée par l’auberge, mais il a plu des cordes une grande partie de la journée, donc à la place on en a profité pour se mettre à jour sur le blog et les comptes, et discuter avec d’autres voyageurs. L’auberge est assez grande et spacieuse pour accueillir pas mal de voyageurs, même si le dortoir est un peu encombré. Du coup c’est assez sympa dans les espaces communs, on peut discuter avec pas mal de gens d’un peu partout.

A midi on a pu leur montrer toute l’étendu de notre talent culinaire (spaghetti et sauce tomate). Et ce soir on les a également épatés avec notre combo soupe et omelette. Bon, il faut dire que même si on peut acheter quelques ingrédients ici, c’est quand même assez limité (et ça fait un bail qu’on a pas vu de l’huile d’olive ou du thym !).

Le soir c’était petite soirée au bar de l’auberge, qui est vraiment sympa (et en plus c’est happy hour de 8 à 9). Les jeux dispo sont vraiment cools, ça va du traditionnel babyfoot au plus rare jeu de jenga géant. C’est également la nuit que rocky, le petit kinkajou qui réside ici, sort de sa torpeur et du coup on peu aller lui faire des caresses 🙂

Voilà, pas grand grand chose à dire aujourd’hui, mais promis demain on va à la chasse au trésor, du coup on vous racontera nos aventures !

P.S : Petite minute culture gé. Le dernier dictateur du Panama, Noriega, a été renversé en 1989 par une invasion de l’armée américaine (qui a fait dans les 2000 morts civiles, pour le soft power, on repassera !). Noriega s’est alors réfugié à l’ambassade du Vatican. Pour le faire sortir tout en évitant d’envahir l’ambassade du Vatican (pour éviter de finir en enfer…), les soldats américains on juste bombardé l’ambassade de grosse musique rock (dont « welcome to the jungle », quand même pas très catholique) pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que le personnel diplomatique du Vatican en ait marre et jette Noriega dehors !

Chiriqui – Jour 1 : brouillard et lampes torches

Aujourd’hui, on s’est surtout déplacés. On a quitté notre auberge et la capitale pour une cabane dans la forêt de la province de Chiriqui.  On a donc roulé au total environ 9 heures sous la pluie, et on est pas déçus de pas avoir été dehors !

Ça nous a permis de tester les bus panaméens, qui sont semblables aux bus colombiens avec quelques petites différences. Par exemple, au début du trajet, un vendeur ambulant est entré avec sa marchandise, mais au lieu de simplement crier ce qu’il vendait (Mandarines, un dollar !) il nous a occupés avec des petits jeux où on pouvait gagner des échantillons, avec des questions de culture générale ou des blagues. C’était original et pas désagréable. Au bout de quelques heures, on s’est aussi arrêtés dans une cantine où on pouvait manger pour vraiment pas cher si on utilisait les bus de la compagnie. C’était un petit self avec quelques plats simples, mais très probablement faits sur place et on a très bien mangé, dans une grande halle sans charme sans l’atmosphère fast-food-néon-hors-de-prix horrible des restaus d’autoroute qu’on a en France. Dans le premier bus, le plus long, on avait aussi les meilleures places (est-ce parce qu’on est des touristes ? parce qu’on a eu du bol ? en tout cas on a rien demandé mais c’était sympa). On était au premier étage, au premier rang, au dessus du chauffeur, avec un grand pare-brise (fêlé) et une vue panoramique.

On est arrivés de nuit, sur le bord d’une route, à côté du panneau de notre auberge. Au moins, on avait réservé et vérifié la route, donc on a sorti nos frontales et on est partis. La forêt était sombre et humide, il ne pleuvait plus, mais un gros brouillard s’était levé à partir de la fin du trajet. Il nous a fallu plusieurs essais pour trouver le bon chemin et finir la mini-rando pour y arriver. Quand on a entendu du rock on a compris qu’on y était, et on a fait irruption dans la cabane du bar, où tout le monde s’est arrêté pour regarder avec des yeux ronds les deux malades qui faisaient le chemin de nuit et arrivaient tout suants à l’heure ou les gens normaux boivent une bière en écoutant les Red Hot Chili Peppers. Du coup, on a parlé anglais toute la soirée, ça nous fait une pause de l’espagnol, et on a rencontré d’autres voyageurs très amicaux, ça fait plaisir !

Comme il nous a fallu du temps pour manger, boire un coup, papoter etc. on a rien préparé avant de dormir, et l’article est envoyé le lendemain matin 🙂

Panama City – Jour 4 : organisation et centre ville

Aujourd’hui, il a pas fait très beau (oui, quand je sais pas quoi dire, je parle de la météo :p )

On a consacré a peu près toute la matinée à organiser la suite du voyage au Panama. Parce que vu qu’il y a une route principale sur laquelle on peut se déplacer rapidement (la fameuse Panaméricaine), et que si on s’en écarte on allonge très vite les temps de trajet, il faut qu’on soit surs de trouver des trucs cools à faire.

On pensait passer éventuellement 1 ou 2 jours dans la péninsule qui s’étend vers le pacifique (eh oui, on l’a pas encore dit, mais ici à Panama City on a vu le pacifique pour la première fois de notre vie !). Mais en fait, même si ça à l’air assez joli coté plages, c’est un gros détour en temps de transport et les possibilités d’hébergements sont pas géniales. Et puis c’est surtout pour le surf et pour nous, le surf c’est surtout sur internet ;).

Donc on va se diriger vers l’ouest du pays, au nord de Chiriqui, pour s’enfoncer un peu dans la nature, puis on ira à Bocas del Toro se poser glandouiller au bord de la mer (donc on aura quand même des plages 🙂 ). Normalement, on aura internet partout pour mettre le blog à jour, mais ça risque de pas être la fibre :p .

Cette aprèm on a profité que notre nouvelle auberge soit un peu plus dans le centre ville récent de Panama City pour y faire un tour, et aller voir des tours (ouais je sais, je suis on fire sur les blagues ce soir !). Comme on l’a déjà dit l’autre jour, c’est assez marrant de voir autant de tours différentes sans aucune harmonie apparente entre elles.

Un des objectifs de l’après-midi était de dégotter le Lonely Planet Central America on a Shoestring, un guide pour voyageurs radins dans la région, mais après avoir été dans la plupart des (rares) endroits de la ville qui aurait pu l’avoir sans succès, on a renoncé. On a par contre rempli l’autre objectif, qui était de retirer du cash. On a au passage découvert que le Panama, c’est pas cher quand on est riche et qu’on veut y planquer des millions, mais si on est des pauvres voyageurs qui veulent retirer quelques tunes, c’est 5.25 dollars de frais de banque (coté panaméen) à chaque retrait ! Ah le capitalisme …

De nuit, certaines tours font un peu science fiction !

Une des autres découvertes d’aujourd’hui aura été à quel point certaines choses nous manquent : les passages piétons et les arrêts de bus ! Pour les premiers, ils sont rarement présents, et quand ils le sont il n’y a que très rarement un feu piéton, même aux plus grands carrefours. Pour les seconds, malgré des efforts notables pour améliorer le réseau de transport (ligne de métro, nouveaux bus avec carte électronique…), les arrêts de bus sont parfois durs à localiser et très espacés entre eux. On note également l’absence d’un trottoir digne de ce nom dans un certain nombre de rues. On sent vraiment qu’ici, c’est une ville pour les voitures !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Demain on passe la journée dans le bus pour traverser le pays, donc on risque de pas avoir grand chose à raconter (quoiqu’on trouve toujours des imbécilités à dire, et cet article en est la preuve :p )

P.S : Petit jeu (ça faisait longtemps) : 2 chats se sont cachés dans l’architecture de Panama City, sauras-tu les retrouver ?

Panama City – Jour 3 : écluses et paresseux

Aujourd’hui était bien chargé !

Nous avons commencé (après les pancakes illimités de notre auberge) par aller dans la jungle, ça faisait longtemps ! La ville de Panama City entretient un grand parc relativement accessible en transports en commun (il y a un super métro ici, fabriqué par Alstom, c’est écrit dessus !). On y a croisé quelques joggers mais aussi des touristes comme nous, venus dans l’espoir de voir un paresseux, parce qu’il y en a plein qui y vivent. Malheureusement, on est en pleine saison migratoire des rapaces qui arrivent d’Amérique du Nord, et comme ils ont tendance à manger les paresseux, ces derniers se cachent, et donc on les a pas vus ! Par contre, on a vu un porc-épic, plein d’oiseaux de toutes les couleurs, des rapaces (bah oui), un lapin, des tortues, des basilics, des lézards comme chez nous mais beaucoup plus gros, des énormes colonies de fourmis et des agoutis. Tout n’est pas super exotique, mais quand même un peu !

Le chemin nous a menés à un mirador (un endroit pour voir de loin, par une tour de guet) avec quelques belles ouvertures sur la ville. Ensuite, on est redescendus sous les frondaisons, à l’ombre.

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La promenade dans le parc était très sympa, mais au bout d’un moment, la chaleur humide était vraiment étouffante, alors on a bougé pour retrouver des espaces un peu plus ventilés. On est retournés au terminus du métro d’où on venait, et après un détour par le mall (centre commercial démesuré et infernal) pour manger, on est partis vers le truc tellement incontournable qu’il est presque obligatoire : le canal.

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Mais d’abord, une photo avec le dino du mall !

Même si on ne le perçoit pas du tout depuis le centre ville, il est quasi impossible de dire « touriste » et « Panama » dans la même phrase sans que « canal » s’y glisse, un peu comme « pyramide » avec « Égypte ». Alors on y est allés, mais on a pris l’option radin : plutôt que de payer 30$, c’est à dire le prix d’une nuitée, pour visiter le musée et voir l’écluse depuis la terrasse du 4ème, on a payé 7,50$ pour une limonade et un jus de fraise (donc hors de prix mais quand même moins cher) et on s’est assis à la terrasse du restau du 2d. On conseille l’option radin à tous les voyageurs puisqu’on entend les explications données aux voyageurs de l’option plus chère, on voit aussi bien l’écluse, et en plus y’a des boissons fraiches.

Un gros porte-container passe derrière le bâtiment dans l’autre bras du canal

Après, dans l’ensemble, on a trouvé que le canal et son écluse des Mariflores ne cassaient pas 3 pattes à un pélican (j’ai casé la super blague de Ben !). C’est vrai qu’il est un petit peu plus large que le canal du Midi, OK, j’avoue. Ça a quelque chose d’impressionnant de voir un porte container encadré d’aussi près par les parois, mais les manœuvres sont tellement lentes que finalement, on s’ennuie un peu à attendre de voir de l’action, et quand ça devient intéressant, on crève de chaud et en plus c’est l’heure de fermer. Du coup on a regardé un moment et on est repartis pour notre nouvelle découverte de la journée…

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… le bus dans Panama City à l’heure de pointe ! Et ben c’est aussi nul que ça en à l’air ! La circulation est plus chaotique, les gens moins courtois, et donc le trajet encore plus long, si on compare aux bouchons de France moyens. On a fini par s’en sortir, reprendre un métro, aller chercher nos sacs à notre auberge qui n’avait plus de chambres pour nous, reprendre un bus vers le centre, explorer des rues entre des tours et trouver notre nouvelle auberge ! On est maintenant dans le district bancaire dans un endroit qui a l’air sympa.

Des gros bisous, à demain !

Panama City – Jour 2 : mise à jour du blog

Aujourd’hui, la plupart de la journée a été consacrée à mettre à jour le blog, puisqu’on a enfin retrouvé une connexion internet digne de ce nom. On a donc rajouté les photos pour les articles de Capurgana et Sapzurro, et postés tous les articles en retard.

Sinon les parties intéressantes de la journée étaient les repas :

Le matin c’était pancakes à volonté : l’auberge met à disposition une énorme marmite de pâte à pancakes et des grosses plaques pour les faire cuire, et chacun se fais les siens (et il y a plein de sirop d’érable 🙂 ).

Le midi on a mangé au café Coca Cola, le plus vieux café de la ville encore en activité, qui fais très restau ouvrier. C’était très bon est très sympa. D’après leur carte, Che Guevara et Fidel Castro y ont mangé quand ils on séjourné à Panama City !

Voilà, c’est tout ! Probablement l’article le plus court depuis le début de ce blog, mais vous avez déja pas mal à lire avec tous les posts précédents ! Promis, demain on prend des jolis photos de Panama City pour vous 🙂

Panama City – Jour 1 : gratte-ciels et ventilateurs

Après s’être levés à l’aube pour admirer le village Guna entre chien et loup, nous sommes repartis pour Carti dans notre super bateau. Qu’on était contents de le retrouver ! Et nos fesses, et nos vertèbres aussi !

Au moins, le reste de traversée était court et nous a moins secoués que la veille. Évidemment, on a pas eu l’occasion de se faire déposer directement sur une île plus touristique que la veille, donc on est arrivés à l’impressionnant port de Carti : un débarcadère, un café, un bâtiment institutionnel, un abri pour voitures et quelques jeeps.

Comme il était encore très tôt, on a décidé de petit déjeuner, et on se demandait si on persévérait vers les San Blas malgré notre première impression désastreuse ou si on allait vers Panama City, et tant pis (on prévoit de voir de très belles plages à Bocas del Toro bientôt quoi qu’il arrive). Au moment du petit déjeuner, on manquait un peu d’énergie, et on a pas du tout été aidés par les locaux, qui faisaient semblant de ne pas comprendre qu’on voulait manger, ne nous expliquaient pas ce qu’on pouvaient manger, et n’avaient rien à faire de ce qui nous arrivait. On a donc avalé nos deux mini-galettes de maïs qui s’appelaient tortillas (on a pas compris) et nos œufs durs, et on est partis.

Bien sur, on a encore payé une taxe portuaire. C’était marrant, parce que cette fois, c’était pour prendre une voiture, mais on a pas réussi à éviter le mec qui nous la réclamait, et on était trop blasés pour résister. On est montés dans une jeep sans réussir à faire baisser le prix (25$ pour nous, 15$ pour les autres, les privilèges des blancs…) et on a pris la route. Heureusement, la Colombie nous a un peu vacciné des routes de montagne, sinon, c’est là qu’on aurait eu le mal de mer. Partout où on lit que le Darien c’est une région sauvage, c’est pas des blagues ! Le terrain est très accidenté, la forêt sauvage, les paysages magnifiques et un peu flippants à la fois. On a un peu serré les fesses dans les descentes à 20% où il fallait prendre de l’élan pour la montée… à 20% !

Une fois la panaméricaine rejointe, on a retrouvé une circulation normale et on a fini par traverser les banlieues de Panama Ciudad. C’est fou, parce qu’il y avait vraiment de tout : des bidonvilles, des quartiers pavillonnaires colorés en bon état, des banlieues banales un peu crasseuses… Puis on a commencé à voir des immeubles de logement sans grand intérêt, et enfin le centre ville, avec des gratte-ciels très variés. On sent qu’il y en a vraiment pour tous les gouts : les banques avec leurs façades de verre et leurs surfaces à géométrie complexe, mais juste à côté les tours d’habitation au rabais couvertes de bloc-clim, et tous les intermédiaires possibles.

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On aime pas trop voyager en voiture (pour des raisons écolo, bien sur, mais aussi parce que ça nous donne une image de touristes riches et ça ne permet pas de papoter avec le voisin de siège) mais pour l’entrée dans Panama City, ça valait clairement le coup. Les tours se regardent très bien depuis les autoroutes, nombreuses et surélevées, voire carrément au dessus de l’Océan Pacifique, et la circulation piétonne ici est dangereuse sinon carrément impossible.

On est donc arrivés à une auberge qu’on avait repéré dans un guide, et comme on était crevés, on y a directement pris ce qu’on pouvait, c’est à dire 2 lits dans un dortoir. Il s’avère que c’est le dortoir le plus classe qu’on a vu, avec les lits supérieurs très hauts, ce qui rend possible de s’asseoir confortablement sur les lits inférieurs, des rideaux pour tout le monde, une clim très efficace (un peu trop la nuit) et des prises pour chaque lit !

Une fois bien installés, on a fait la sieste et préparé un peu le blog, puis on est partis… au cinéma ! Ben oui, ça nous manque un peu, forcément, donc quand on est dans une grande ville on essaie d’en profiter (et le mercredi ici c’est moitié prix !). Du coup on vu Bladerunner, mais ce blog n’a aucune ambition de critique ciné. Après ça, on est retournés dans notre quartier pour manger.

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On est à  Casco Viejo, c’est à dire la ville ancienne espagnole, et c’est très joli. Pour la minute culturelle, la vieille ville de Panama  été réduite à des ruines fumantes par Henry Morgan, un pirate gallois, il y a fort longtemps, et la ville a été refondée plus tard ici. On est donc pas vraiment dans le vieux-vieux Panama, mais c’est quand même le vieux Panama, qui est maintenant le quartier branchouille où on rénove tout avec soin pour y ouvrir des restaus et cafés très hipster, mais où, du coup, quand on mange le soir sur une place, on a de la musique sympa !

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Pour l’instant, Panama City a l’air plutôt cool, Casco Viejo nous fait beaucoup penser à Palerme avec les bâtiments tous rénovés et les chantiers partout, et en plus on y mange du poisson ! Par contre, il y fait super chaud et humide, à côté, la Colombie c’était léger et reposant. On s’en remettra. A bientôt ! Des bisous !

San blas : l’enfer de la traversée du paradis

Aujourd’hui était de très loin la journée la plus difficile qu’on ait fait jusqu’ici, à la fois mentalement et physiquement !

L’objectif de la journée était simple : prendre le « bateau » de Puerto Obaldia le matin et arriver au bout d’environ 5h du côté de Carti, en essayant de se faire déposer sur une des iles San Blas au passage.

Hier on nous avait qu’un des passagers du bateau attendait encore le feu vert de l’administration du panama pour pouvoir voyager (rentrer dans le pays est beaucoup plus difficile pour les colombiens). L’administration ouvre à 8h, et un des blogs qu’on avait consulté sur le sujet avait prévenu que l’attente pouvait durer plusieurs heures.

On était donc au petit dèj sur la rue principale à 7h30, et on a rencontré le capitaine du bateau vers 8h, pour lui donner les papiers nécessaires (3 photocopies de passeport, mais ça on avait prévu). Et donc on a attendu. Et attendu. Et attendu. Vers midi, on nous a enfin fait signe de bouger. On est donc repassé voir les militaires qu’on a vu hier, histoire qu’ils fouillent encore une fois nos sacs (genre on aurait pu acheter un truc illégal depuis hier à Puerto Obaldia, une base militaire…). On s’est ensuite dirigés vers la barque. On était chauds, on allait partir. On attendait encore le capitaine, parti faire on ne sait quoi.

Il est déja midi, et on attend encore !

En fait, le capitaine avait décidé de gagner plus de sous, et donc d’attendre d’avoir plus de passagers. Il fallait donc encore attendre que les papiers de ces nouveaux passagers soient en règle. On a donc encore attendu jusqu’à 14h avant de partir. Sachant que la traversée dure d’après les autres bloggeurs entre 6 et 8h, on le sentait pas trop, même si on nous disait qu’en fait en 3 à 4h c’était plié.

On n’était donc déjà pas dans le meilleur état d’esprit pour commencer le trajet. Trajet qui s’est donc effectué dans une barque motorisée d’une douzaine de places, sans toit (donc pour l’ombre ou si jamais il avait plu, on pouvait se gratter). La barque est lancée à fond en mode hors-bord, en fonce à grande vitesse dans des eaux relativement calmes. Le hors-bord, c’est bien pour le pilote qui se trouve tout à l’arrière du bateau et n’a pas les secousses. Par contre pour les passagers, à chaque fois que l’avant du bateau s’écrase sur la vague suivante, c’est un choc brutal. Et des vagues il y en a dans un océan !

Ça parait calme, mais c’est tout le contraire !

Après le premier quart d’heure d’enfer, on commence à choper le truc : c’est un peu comme le cheval, il faut toujours se tenir une suspension avec les jambes. Il faut faire attention a pas se louper, sous peine de se voir couper le souffle. Les chocs sont impressionnants, et les bagages tous entassés à l’avant se soulèvent de 20 à 30 cm à chaque fois avant de violemment retomber. Au bout d’un moment, on commence à s’habituer. C’est toujours aussi éprouvant, mais on se dit que ça fait un peu montagne russe. C’est vaguement amusant, en tout cas pendant 5 à 10 min.

Mais bon, 4h c’est long, très long et très éprouvant pour la CDF (Cuisses Dos Fessiers). Et même si certaines zones sont un peu moins violentes car on passe entre des grandes iles et le continent, la majorité du trajet reste un galop infernal qui nous parait interminable. Le seul avantage, c’est qu’on est secoués tellement rapidement qu’on a pas le temps d’avoir le mal de mer.

On s’arrête de nombreuses fois en pleine mer pour cause de panne moteur, pourtant soi-disant neuf (en même temps, vu qu’il tourne en permanence à régime maximum, il doit pas trop aimer). Du coup, malgré la vitesse de déplacement, on voit quand le soleil décliner rapidement, et les rares fois où on a le courage de sortir le portable (une bosse mal prise et il pourrait finir à l’eau !) pour checker le GPS, on se dit qu’on atteindra Carti qu’après le coucher du soleil.

Mais en fait un peu avant le coucher du soleil, on s’arrête sur une île, et on nous dit qu’il faut dormir ici, qu’en fait on atteindra Carti demain matin. Ah ben merci, c’était vraiment bien la peine qu’on se soit levé tôt pour arriver à Carti pas trop tard ! Et surtout, maintenant, on est bien coincés et bien obligés de payer pour le seul hôtel et le seul restaurant qui existent sur l’île. Ce qui est sûr, c’est que le matelas de l’hôtel va pas vraiment améliorer notre mal de dos !

Bon ok, tout ça parait vraiment très négatif, mais c’est vrai que pour nous c’était très éprouvant, non seulement parce que les conditions n’étaient pas bonnes, mais également pour quelques autres raisons :

  • Le coût : Alors les transports pourris, on connait, on sait que ça existe et qu’en Amérique latine on y coupe pas. Mais au moins, généralement, c’est pas trop cher. Entre le bateau et les taxes, plus de 260 dollars à 2 pour la traversée (sans compter, du coup, l’hotel et le restau forcés vu qu’on a pas atteint Carti. Pour vous donner une idée, c’est plus que tout ce qu’on a dépensé en transports cumulés en 1 mois de voyage en Colombie ! Alors forcément, ça nous met un peu en rogne (surtout que c’est pas comme-ci y’avait le choix, c’est le moyen le moins cher de passer la frontière, vu qu’il n’y a pas de voie terrestre)

    La taxe Guna Yala : 40 dollars pour un bout de papier (et rien ne prouve qu’il va servir…)
  • Les gens : Voyager dans des conditions difficiles, normalement ça créée des liens. Par exemple, attendre quelque heures, pourquoi pas, on sait qu’ici tout prend du temps. Mais quand pendant 6h toutes les demi-heures on te dit que c’est bientôt, t’as un peu l’impression d’être pris pour un con. Sinon, à midi, quand on a été devant la barque avec les autres passagers et le capitaine (et que ce dernier à disparu) on s’est rendu compte un peu plus tard que les autres passagers (Colombiens) avait également disparus. On les a tous retrouvés tranquillement en train de finir le déjeuner au restau du coin. Personne n’a pensé à nous prévenir qu’en fait, changement de plans, on attendait d’autres voyageurs et que du coup on avait le temps de manger. Et forcément, maintenant qu’on était au courant, on avait plus le temps de manger vu qu’on allait partir « bientôt ». Pourtant, on avait un peu discuté avec eux pendant l’attente, mais apparemment ça les a pas empêchés de nous planter !
  • L’envers du décors : Les îles San Blas sont vendus comme des îles paradisiaques avec cocotiers et mer bleu azur, et soi-disant grand lieu écologique bien menacé par la montée des eaux. Alors menacé par la montée des eaux, oui (la plupart des îles doivent culminer à 1m au dessus du niveau de la mer), écologique, non. L’avantage de notre traversée à nous, comparée aux traversées plus touristiques (et chères), c’est qu’on a pu s’approcher des îles non touristiques (donc celles qui n’ont pas été spécialement nettoyées pour les photos). Et donc tout au long du trajet, on a vu des déchets flotter partout autour des îles, et les Guna jeter a peu près tout dans la mer : cannettes, reste d’essence, serviette hygiénique, … . Alors on sait que c’est la même chose dans une grand partie des caraïbes, et que la gestion des déchets est un problème qui est arrivé trop vite dans le coin, mais au moins les autres endroits ne basent pas leur pub sur l’écologie. Ici, on voit les enfants faire exactement pareil que leur parents, ce  qui indique que l’argent du tourisme ne va pas vraiment vers une éducation plus écologique (contrairement à ce qui est vendu dans les pubs), et que choses ne vont pas en s’améliorant.

Donc ces facteurs, entre autres, ont fait que pour nous s’était vraiment plus éprouvant que ça n’aurait du l’être. Et tout n’était pas si noir que ça 😉 .Pour ne pas faire un article que sur le mauvais, il faut quand même parler des bons cotés !

Déjà, il y a beaucoup de pélicans dans le coin. Alors en France, quand on s’embête au bord de la mer, on regarde les mouettes passer, mais ici c’est plus fun, on peut voir les Pélicans plonger pour aller attraper leur pitance. Et comme un pélican c’est quand même plus lent qu’un martin pêcheur, on vous a fait une petite vidéo :

Et la traversée, bien qu’éprouvante, nous a permis d’avoir des vues magnifiques sur les îles façon cartes postales. La plupart des îles sont inhabitées (moins d’ordures !), avec 3 cocotiers et sable fin dans une mer azur, et certaines on juste une petite cahutte en bois et un toit en feuille de palmier séché, ça faisait très Robinson Crusoé !

Coté continent, la jungle couvre une immense région vallonnée tout le long de la côte, ce qui donne des successions de lignes d’horizons qui font très aquarelle.

Oui, y’a un gros doigt dessus, mais c’est parce qu’il tenait fermement le téléphone pour ne pas laisser tomber au prochain choc !

Tout cela sous un ciel bleu parsemé de quelques nuages. La lumière de fin d’après midi sur cet ensemble est vraiment magnifique (comme quoi il y avait quand même un avantage à partir tard :p ).

Ce soir on n’est plus qu’à 45min de traversée (donc au final moins de 5h de traversée, on aura donc quand même foncé, même si c’est plus que les 3-4h annoncées par le capitaine). On est épuisés par la traversée, mais également émerveillés par les paysages qu’on a vus aujourd’hui, qui faisait vraiment paradisiaques (tant qu’on s’approche pas trop des ordures 😉 ).

De loin, même les iles polluées sont vraiment belles

Plus de news sur la fin de la traversée dans le prochain post !

P.S : pour ceux qui sont intéressés par plus d’infos sur le passage de la frontière, maintenant qu’on a fait pleins de recherches sur les différentes possibilités et qu’on a testés celle qui normalement (mais pas forcément !) est la moins chère, on pense écrire un petit article comparatif dès qu’on aura le temps.